Comprendre le vieillissement de la peau

Nous sommes génétiquement programmés pour une durée de vie maximale, qui, pour certains spécialistes, va bien au delà de nos 90 ou 100 ans communément admis. Nos cellules et nos organes sont donc programmés, dès la naissance à une durée de vie « théorique », inscrite dans nos gènes.

L’âge se définit communément comme une période écoulée depuis la naissance ou l’apparition d’un évènement. Cette durée permet de se positionner dans le temps. Elle est donc est théorique et ne permet pas de conclure à l’affaiblissement supérieur d’un individu plus âgé. L’apparence est donc influencée par l’âge donc les gènes, mais également par l’environnement et le comportement de chacun.

Les gènes sont des potentialités données à notre naissance par papa et maman. Ils dépendent directement des deux lignées dont nous sommes issus. Certaines de ces potentialités sont communes pour tous les êtres vivants. Les processus physiologiques inscrits dans nos gènes permettent d’assurer nos fonctions biologiques communes : digérer, assimiler, construire, réparer, respirer mais aussi se détoxifier face à un environnement en perpétuel mouvement.

Certaines des potentialités inscrites dans nos gènes peuvent varier d’un individu à l’autre. C’est notamment le cas de certaines pathologies qui ne sont pas une fatalité. Car si certaines sont bien écrites dans le potentiel de nos gènes, cela signifie premièrement, que toutes le ne sont pas et secondairement, qu’une hygiène de vie adéquate permettra de prévenir leurs apparitions, dans la mesure où ce ne sont justement, que des potentialités.

Le vieillissement est un processus physiologique normal. Mais il peut s’accélérer ou au contraire, ralentir, en fonction des évènements biologiques vécus au cours de notre vie. Il résulte de deux processus biologiques différents mais pouvant être concomitants. L’un est purement physiologique et lié au temps. Le second est dépendant de notre environnement : il est influencé par des agents extérieurs comme les toxiques, la pollution mais aussi l’alimentation.

On peut donc distinguer le vieillissement inné, lié à l’âge, du vieillissement acquis lié à notre mode de vie et à notre métabolisme.

Le vieillissement cutané inné est un processus naturel lié au temps et dépendant du bagage génétique de chacun. L’apparition des rides au fur et à mesure de l’avancée en âge est naturelle. Elle sera plus ou moins rapide en fonction de notre hygiène de vie, utile a leurs ralentissements d’apparition, et des facteurs extrinsèques susceptibles d’accélérer leurs venues.

Le vieillissement n’est donc pas une fatalité. Si les conditions de réparation sont réunies, avec, sur le plan alimentaire, un apport en éléments essentiels et sur le plan nutritionnel,  des apports en nutriments en quantité nécessaire en regard des dommages auxquels l’organisme est exposé, l’apparition des marques du vieillissement peut être très largement retardée.

La peau est régie par des mécanismes dynamiques impliquant de nombreux systèmes biologiques : vascularisation, flore cutanée, film hydrolipidique, sueur, glandes renouvellement des cellules, production de mélanine, etc..

Tous ces processus ne se font pas d’un seul coup de cuillère à pot… Ils nécessitent des matières premières et des catalyseurs, de l’énergie et de la main d’œuvre, de l’eau et de l’oxygène, une température adéquate et une organisation hors pair entre tous ces acteurs pour permettre les réactions biochimiques nécessaires au bon fonctionnement de la peau.

Pour le bon déroulé de cette cascade de réactions biologiques, l’oxygène, ou plutôt le dioxygène O2, est un composé indispensable à la production de l’énergie par l’intermédiaire des chaines de transports d’électrons présentes dans des organites au sein de chaque cellule et que l’on appelle : les mitochondries.

Si ces mécanismes n’ont pas toujours existé, nos cellules se sont progressivement adaptées au cours de l’évolution avec notamment l’apparition d’enzymes, véritables catalyseurs, facilitant ainsi la consommation de cet oxygène, mais assurant également la détoxification de ses métabolites (ses déchets).

En effet, toutes les réactions biochimiques entrainent, comme dans une entreprise ou dans votre cuisine, des déchets à recycler ou à évacuer suite au façonnage du produit réalisé ou du plat préparé.

Ces métabolites de l’oxygène se nomment les espèces réactives de l’oxygène ou ERO.

L’oxygène est donc au centre d’un paradoxe : capital pour la vie, il participe également à la création de ces ERO, qui, si nous ne sommes pas suffisamment armé pour assurer leur élimination, peuvent endommager nos cellules et notre ADN. Ainsi, dans certaines conditions, les ERO peuvent générer des pathologies si nos systèmes de réparation ne sont pas suffisamment efficients. Car hélas, même si nos cellules possèdent un arsenal interne performant capable de réparer jusqu’à 10 000 fois par jour l’ADN, les mécanismes sont parfois débordés et n’arrivent plus à faire face à ces agressions répétées.

L’équilibre entre les effets physiologiques de l’oxygène et les dommages induits est particulièrement périlleux. Le dysfonctionnement des systèmes de régulation de l’oxygène et de ses métabolites est à l’origine des phénomènes d’un vieillissement accéléré : le stress oxydant.

La production de ces ERO est cependant nécessaire à certaines fonctions de survie de notre organisme. Elle permet la destruction des cellules déficientes ou évoluant vers un état cancéreux, la signalisation au système immunitaire pour activer des mécanismes de défense appropriés, et la modulation de l’expression de certains gènes pour accélérer le processus de réparation.

Les effets d’une production non contrôlée de ces ERO entraine un stress oxydant qui a l’effet d’une bombe : des agressions de notre ADN entrainant des erreurs dans la fabrication de molécules nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme, l’inactivation de certaines enzymes, et des impacts sur les lipides membranaires qui entourent chacune de nos cellules.

Les recherches de ces 20 dernières années nous offrent la possibilité de mesurer les impacts de ces altérations via des bilans biologiques ciblés.

Aussi, si le vieillissement dépend de facteurs non modifiables comme l’âge et les gènes, nous disposons aussi de facteurs modifiables avec la stimulation de notre métabolisme interne et la protection des agressions extérieures.

Il est donc capital pour notre santé de maintenir nos systèmes de défenses efficientes et ce, indépendamment de notre environnement en mouvement constant. C’est un vrai exercice d’équilibriste, et c’est sur cet équilibre que repose notre santé tout simplement !