Les troubles du comportement alimentaire

Selon le ministère de la santé, « les troubles du comportement alimentaire (TCA) » – anorexie mentale, boulimie et troubles apparentés – concernent environ 600 000 adolescents et jeunes adultes entre 12 et 35 ans dont 90 % de jeunes filles ou jeunes femmes. La prévalence en population générale est de 0,9 à 1,5 % chez les femmes et de 0,2 à 0,3 % chez les hommes. L’objectif de la prise en charge des TCA est avant tout l’amélioration du repérage et de la prise en charge précoce pour prévenir le risque d’évolution vers une forme chronique, les complications somatiques, psychiatriques et psychosociales et le risque accru de décès. Les études de suivi de plus de 10 ans identifient un taux de mortalité allant jusqu’à 10 %, soit 2 à 10 fois plus que dans la population témoin. » (1)

Un trouble du comportement alimentaire est une relation déséquilibrée vis à vis de l’alimentation, l’un des principaux carburants de notre organisme (aux cotés de l’eau et de l’oxygène.).

Le fonctionnement de notre organisme est régi par des sortes de « radars », qui, en fonction de l’environnement dans lequel nous sommes, influencent notre mécanistique interne pour se maintenir à l’équilibre. Notre organisme tentant toujours de revenir à l’équilibre, il varie en permanence, c’est donc un équilibre dynamique, en perpétuel mouvement.  Et malheureusement, dans les troubles du comportement alimentaire, l’organisme n’arrive plus à revenir à l’équilibre.

Nos comportements sont influencés par un cocktail de neurotransmetteurs produits à la base du cerveau. La mesure de leurs activités et de leur interaction signera la combativité, l’envie de gagner ou au contraire le doute et la résignation.

Le comportement a donc un support biologique : les neurotransmetteurs, fabriqués à partir de matières première issus de l’alimentation : les nutriments

Voltaire disait déjà : « La manière dont on digère décide presque toujours de notre manière de penser »

Il existe trois grands troubles du comportement alimentaire : l’anorexie (poids bas ou en baisse), la boulimie (poids dans la norme et parfois élevé) et l’hyperphagie boulimique (poids élevé ou en hausse) (2).

L’anorexie est une privation de nourriture entrainant un dysfonctionnement physique et psychique par manque de nutriments. Elle s’accompagne d’ailleurs très souvent d’une suppression des règles, un signe avant-coureur à surveiller, même si toutes les femmes qui voient disparaitre leurs règles ne déclencheront pas de l’anorexie et heureusement.

 » En adaptant mon mode de vie et d’alimentation pour recréer un équilibre général et permettre l’assimilation des aliments, j’ai repris des forces peu à peu, mon cycle est redevenu régulier et je suis enceinte ! » 

La boulimie et l’hyperphagie boulimique sont une appétence forte pour les aliments. Cette compulsion est parfois couplée à des vomissements pour soulager l’indigestion et le mal-être qui en découle.

Nous avons toutes et tous fait l’expérience de notre soirée télé avec l’envie de chocolat ou de délicieux gâteaux présents dans nos placards. Avec le cerveau qui dit : « non, n’y vas pas, tu n’en pas besoin, tu seras mal en suite, tu vas grossir, etc. » Et en même temps, notre organisme qui réclame intensément la friandise sans parvenir à être raisonné par notre volonté.

En réalité, ce sont les microorganismes (bactéries, champignons et parfois parasites) hébergés dans notre organisme et que l’on nomme « microbiote » qui appellent de leurs vœux cette « douceur », entrainant ainsi une lutte sans merci avec notre psychisme.

Aussi pour améliorer et régler ces troubles du comportement alimentaire, deux leviers d’actions complémentaires agissent en synergie : l’environnement couplé à nos fonctionnalités métaboliques internes. Ces dernières nécessitent une mise en évidence par des bilans physiologiques et nutritionnels ciblés et personnalisés afin de veiller à la disponibilité des nutriments nécessaires à la fabrication des neurotransmetteurs et au fonctionnement optimal de l’organisme pour rétablir le juste comportement.

Si la prise en charge de l’environnement social, familial et professionnel par les professionnels de santé sont efficients et s’enrichissent régulièrement de techniques innovantes, le renforcement des capacités métaboliques intrinsèques, avec l’aide de la biologie fonctionnelle, est une source d’avancée majeure dans la prise en charge des troubles du comportement alimentaire.

1-https://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2017/17-02/ste_20170002_0000_0047.pdf

2-https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-09/fs_boulimie_urgences_v3.pdf